Une arrivée mouvementée
Allô maman Baubau
Après un loooong voyage depuis la Malaisie d’environ 27 heures, dont une nuit passée dans un hôtel à l’aéroport de Jakarta, nous voilà enfin arrivés à Baubau, petite ville d’Indonésie d’environ 150 000 habitants (quand même) et principale localité de l’ile de Buton, dans la province de Sulawesi du Sud-Est.
Mario, notre hôte indonésien vient nous chercher à l’aéroport avec une voiture un peu “fatiguée” qui lui a été prêtée par un de ses amis. Non seulement c’est drôlement chouette qu’il puisse venir nous chercher à l’aéroport mais ça l’est doublement parce qu’il a pu trouver une voiture.
En effet, la veille quand nous l’avions contacté sur What’sApp pour confirmer notre venue, il nous avait demandé si ça serait jouable de venir nous chercher en moto (décidément l’Asie du Sud-Est et les deux-roues). Vous vous doutez bien qu’avec chacun un sac à dos et un gros bagage de plus de 15 kg, ça semblait difficilement jouable.
À peine avons nous le temps de souffler une fois arrivés chez Mario que nous devons déjà nous préparer à partir pour notre premier rendez-vous.
Rencontre avec le chef du district
Pour la matinée, nous sommes également accompagnés de Tasha, une ancienne étudiante de Mario qui parle bien anglais. Parce que oui, Mario donne des cours d’anglais (privés et payants) aux habitants de Baubau. Mario parle lui-même plutôt bien anglais même s’il fait quand même quelques fautes. Comme j’ai pu le remarquer en Asie du Sud-Est, ce n’est pas parce que vous ne parlez pas un anglais académiquement parfait que cela peut vous empêcher de dispenser des cours payants. De toute façon, des gens qui parlent couramment anglais à Baubau, ça ne court pas les rues du tout.
Et c’est là que nous entrons en jeu.
Si vous avez déjà lu un peu mon blog (vous avez bon goût, sachez-le), vous n’êtes pas sans ignorer que nous avons déjà dispensé des cours d’anglais à des enfants en Malaisie. Cette fois encore, nous utilisons le système Workaway : nous sommes hébergés et nourris par Mario (même si nous avons bien sûr participé à certains frais alimentaires) et en échange nous allons donner des cours d’anglais à des enfants et des jeunes adultes.
C’est la raison pour laquelle nous nous apprêtons à rencontrer le chef du district : c’est lui qui chapeaute le projet, fixe la limite de participants, met à disposition les locaux où nous allons dispenser nos cours et contacte les participants aux cours pour leur donner les horaires. Dans ce contexte, district équivaudrait à un petit groupement de villages du coin, mais l’explication qu’on m’a donnée est somme toute assez floue et je ne garantis pas à 100 % l’exactitude de cette information (au cas où vous m’en tiendriez rigueur, bande d’ingrats).
Le contact intermédiaire qui a mis en relation Mario et le chef du village est un pêcheur, qui fait partie de la bande de pêcheurs avec laquelle Mario est ami. Mais pas d’inquiétudes là-dessus, je vais en parler pas mal dans mes articles sur l’Indonésie tellement il y a de choses à raconter dessus. Nous passons donc en voiture chercher ledit pêcheur qui est en train de se détendre dans un petit abri en bois sans murs mais avec un toit, typique de la région. Le pêcheur monte donc dans la voiture et on me traduit que nous devons faire une dernière halte avant d’arriver à ce qui est l’équivalent de la mairie du district.
Effectivement, le pêcheur était pieds nus et pas question d’aller au rendez-vous comme ça !
Une fois le pêcheur chaussé (de sandales faut pas déconner on reste à Baubau tout de même), nous rencontrons finalement Arifin Barun, le chef du district qui nous accueille dans son bureau. Il est accompagné ce jour-là du chef d’une des quatre iles de Wakatobi, une destination de l’Indonésie qui a l’air magnifique surtout si vous aimez la plongée.
Après que Mario lui ait bien expliqué les modalités de cours qu’il envisageait (en tout cas c’est ce que j’ai compris parce que mon indonésien est plutôt limité à cette époque), le chef du district se tourne vers nous et nous parle un peu en anglais. Il nous dit qu’il est honoré de notre présence et se dit aussi un peu surpris de notre venue. Faut dire que vu comment c’est galère de venir à Baubau et vu également le prix du billet (assez cher pour un habitant du coin), les touristes sont très rares et ceux qui dispensent des cours gratuits le sont encore plus. Le rendez-vous se termine par le chef qui nous dit tout simplement « terima kasih », c’est à dire merci beaucoup en Indonésien.
J’aurais l’occasion de revoir quelques fois ce gentil chef du district et notamment une fois où il nous a invités chez lui à déjeuner. De souvenir c’est la seule fois de mon voyage (pour l’instant en tout cas) où j’ai mangé sur le sol.
Sa femme était tout aussi gentille et en bons Indonésiens qu’ils sont, ils ont fait de leur mieux pour mettre à l’aise leurs invités. Par exempe, parce que Giang est végétarienne et qu’ils n’avaient pas prévu d’alternative pour elle, nous avions acheté du tofu au marché d’à côté que la femme du chef s’est empressée de faire frire pour nous. Gros gros soulagement de son côté également : elle a cru que je n’appréciais pas sa nourriture parce que je ne me resservais pas tout de suite, alors que je faisais simplement une pause pour ne pas manger trop vite.
Quand je l’ai rassurée en lui disant « Enak Makan ! » (bon repas), elle m’a vivement remercié avec un gros sourire de soulagement. Eh oui, j’ai dit que mon indonésien était limité mais j’ai quand même appris plein de choses très vite : au premier abord c’est une langue plutôt facile à apprendre, sans conjugaison ni son compliqué à prononcer.
Rencontre avec la Team Daeng Lala
Une fois le rendez-vous avec le chef du district terminé, nous filons directement sur la plage de Lakeba, le repère des amis pêcheurs de Mario. Il y a vraiment beaucoup à raconter sur eux, notamment parce que ce sont des pêcheurs… Youtubeurs ! Je le répète, j’en parlerai en détail un peu plus tard parce que vraiment c’est trop zinzin et insolite comme situation.
Dès notre première rencontre, nous sommes d’ores et déjà très bien accueillis par ces derniers, qui nous proposent de prendre un petit café, tranquillement installés sur leurs bancs qui se trouvent juste à côté de leurs cabanes en bois surélevées. Les pêcheurs sont ravis de notre présence et nous discutons tranquillement avec eux, en tout cas via l’intermédiaire de Mario et Tasha qui traduisent, parce que les pêcheurs ne parlent pas du tout anglais. C’est la raison pour laquelle Mario leur a également proposé que nous leur donnions également des petits cours d’anglais quand nous aurons le temps certains weekends.
Nous restons une petite heure sur place et pouvons observer Oncle Roy tranquillement en train de vider un poisson sur la plage.
Tasha joue une nouvelle fois la traductrice pour nous tandis qu’un autre pêcheur filme à l’aide de son smartphone, pour alimenter la chaîne Youtube plus tard.
À l’image de notre séjour entier en Indonésie, notre première matinée passée là-bas a été bien remplie et pleine de rencontres humaines géniales.