Weekend camping sur l'ile de Siompu
Par un beau samedi ensoleillé nous rejoignons l’équipe de pêcheurs de Daeng Lala , avec qui nous avons rendez-vous pour aller camper sur la petite ile de Siompu.
weekend doublement beau d’ailleurs parce que nous n’avons rien à préparer du tout si ce n’est nos affaires de camping (habits de rechange, matelas et tentes fournis par Mario). Le temps d’un petit stop au marché histoire de participer aux provisions et nous rejoignons le reste des participants sur la plage de Lakeba.
La fine équipe
Nous sommes relativement ponctuels (en tout cas par rapport aux standards indonésiens) mais devons quand même poireauter pas mal de temps sur la plage. En effet, ce weekend est aussi un moment un peu spécial puisque Andrew, un Indonésien abonné à la chaîne Youtube, est aussi de la fête accompagné de sa famille. Les voilà qui arrivent enfin, chargés de provisions avec notamment… une pile de boites de pizzas de Pizza Hut ! Visiblement on a peut-être pas les mêmes standards niveau camping. Mais qu’importe, nous embarquons enfin sur le bateau affrété par les pêcheurs : destination l’ile de Siompu.
Sur le bateau, Mario me demande si j’ai reconnu le pêcheur qui conduit le bateau. Suite à ma réponse négative, il m’informe qu’il s’agit du même pêcheur qui nous a introduit au chef du district et que j’ai rencontré le jour de notre arrivée à Baubau.
À proximité de l’ile de Siompu, nous sommes “escortés” par un groupe de jet-skis qui virevoltent gaiement autour de notre embarcation, pour le plus grand bonheur des passagers du bateau. Moi j’avoue être davantage intéressé par la jolie eau d’un bleu vif sur laquelle nous sommes en train de naviguer.
J’avoue également que lors du trajet retour je ne ferai pas la même erreur de me placer à l’arrière du bateau : le bruit du moteur est assourdissant et me casse la tête et les oreilles.
Nous atteignons enfin notre destination et pas de temps à perdre, il faut mettre en place le campement pendant qu’il fait encore jour. Bon en fait il n’y a pas trop de travail puisque la quasi totalité des tentes des pêcheurs sont déjà montées (peut-être les ont-ils réservées et louées je ne sais plus), il nous faut donc simplement monter la tente de Mario et la mienne, le tout sous le regard de Giang qui n’avait jamais fait ça auparavant.
Coucher de soleil
L’installation terminée, c’est déjà presque l’heure du coucher du soleil, qui a lieu assez tôt à Baubau : environ 17h / 17h30. Mario nous propose d’emprunter un petit chemin de randonnée pour aller admirer le coucher du soleil en haut de la falaise qui surplombe la plage où nous nous trouvons. J’accepte mais lui rappelle quand même que je suis en tongs : aucun problème selon lui, c’est parti !
Le chemin qui mène au sommet de la falaise est un peu escarpé mais praticable, même en tongs. Il me rappelle à quel point ça me manque de partir en randonnée en montagne et je me promets d’en refaire dès que c’est possible.
Après un petit quart d’heure d’effort, nous atteignons enfin le sommet de la falaise et pouvons alors admirer la vue splendide qui s’offre devant nos yeux. L’horizon est dégagé, l’air très agréable et le soleil couchant se reflète sur l’eau magnifique de la plage de Siompu : le kiff total !
Même si nous nous trouvons relativement en hauteur, grâce à l’eau qui réverbère et amplifie tous les sons nous pouvons entendre exactement tout ce que disent les passagers des différentes barques et bateaux que nous voyons défiler le long de la plage. Et d’ailleurs en parlant de bateau, je m’écrie tout à coup :
« Eh mais c’est pas notre bateau qui est en train de partir là ?! ».
Ce que Mario me confirme d’un air amusé en me disant de ne pas m’inquiéter, le pêcheur est censé revenir nous chercher demain.
Makan !
De retour sur la plage, je prends un peu le temps de discuter avec les parents d’Andrew, l’abonné invité au séjour camping. Ils vivent sur l’ile de Java et la mère parle très bien anglais, ce qui me surprend un peu. Quand je lui demande pourquoi elle parle aussi bien, elle me répond qu’avant de prendre sa retraite, elle avait eu l’opportunité de faire carrière dans le commerce de Batik, l’habit traditionnel indonésien (que vous me voyez porter dans cet article par exemple).
Au bout de même pas 10 minutes de conversation avec elle, elle est déjà en train de me demander quand est-ce que j’allais me marier avec Giang ! Le sujet du mariage c’est quelque chose qui préoccupe particulièrement les parents asiatiques en général, c’est dingue ! Pour ne rien vous cacher je l’ai aussi vécu avec les parents de Giang, dès mes premiers jours à Biên Hòa . Ça et la questions sur les bébés aussi, ah ah les différences de cultures sont tellement importantes parfois !
Toujours en discutant avec la mère d’Andrew (dont je n’ai hélas plus le prénom), j’apprends que Nurr, la jeune fille qui les accompagne, n’est pas sa petite-fille comme j’aurais pu le penser mais plutôt la nounou à plein temps d’Andiara (surnommé Queen), la toute jeune fille d’Andrew et qui est aussi de la partie. Nurr a commencé à travailler pour la famille à l’âge de 13 ans, à la naissance d’Andiara.
C’est tout à fait légal en Indonésie et même si ça peut vous paraître un peu moyen-âgeux comme situation, c’est en fait tout l’inverse. Nurr habite à la base dans un petit village et travailler pour Andrew et sa famille (dont elle est clairement désormais un membre à part entière) lui permet de pouvoir étudier et recevoir une bonne éducation. En outre, Andrew a adapté l’emploi du temps de Nurr pour lui permettre d’étudier dans les meilleures conditions : c’est apparemment très généreux comme démarche.
Il est alors temps de préparer le Makan (repas en indonésien). Les pêcheurs s’occupent déjà du barbecue de poissons depuis longtemps et pour ma part j’assiste Nurr et la femme d’Andrew pendant la confection du sambal, cette préparation pimentée à base de tomates que j’ai découverte chez Mario (dont j’ai déjà donné la recette ).
Bon pour le coup mon assistance est assez limitée puisque je tiens seulement la lampe torche suffisamment haut pour éclairer tout le monde, mais bon aussi fin soit-il le cheveu aussi a une ombre.
Sur cet adage hautement philosophique (et pas du emprunté du film Tanguy), il est déjà temps de se mettre à table, tous ensemble assis sur les bâches disposées à cet effet.
Au menu du festin ce soir-là : du riz, du poisson grillé, de la soupe de légumes, de l’ananas, etc. Un grand classique des repas en Indonésie qui n’auront pas vraiment été très variés mais à chaque fois très bons quand même.
La nuit venue
La nuit venue, il est temps de se détendre et pourquoi pas de mêler l’utile à l’agréable en proposant une petite leçon d’anglais improvisée sur la plage. Cette fois-ci les participants ne sont pas des plus sérieux et qui diantre pourrait leur en vouloir : l’heure est clairement à la décontraction et à la rigolade.
De toute façon la leçon ne dure pas très longtemps puisque nous sommes rapidement interrompus par un groupe de pêcheurs qui reviennent de la pêche nocturne. Sous les lumières des torches braquées sur eux, les voilà qui déposent sur la plage leur précieux butin aquatique.
Sous nos yeux, ils entament le nettoyage de certaines de leurs prises que je n’arrive pas forcément toujours à identifier.
Ça par contre j’ai tout de suite deviné ce que c’est : un poulpe ! On me propose de le tenir et à l’inverse de Giang qui fait sa princesse, j’accepte évidemment la proposition. C’est vraiment une expérience nouvelle parce que c’est à la fois c’est gluant mais ça reste également accroché à ma peau. À la vôtre !
Plus tôt dans la soirée les pêcheurs ont également capturé ce qu’il appelle un crabe noix de coco, parce que de souvenir ils grimpent aux cocotiers sur lesquels on les trouve. Pas question de le manger : c’est une espèce protégée et le chanceux bougre sera relâché un peu plus tard dans la soirée, après que tout le monde ait fini de le prendre en photo et de le filmer pour faire du contenu pour leur chaîne Youtube.
Je dis chanceux bougre parce que le reste de ce qui a été attrapé par les pêcheurs ne subira pas le même sort salvateur mais finira évidemment dans notre assiette dès le lendemain, pour notre plus plaisir culinaire.
Expédition nocturne
Un peu plus tard, Daeng Lala nous propose de participer à une expédition de pêche nocturne. Proposition que nous acceptons instantanément et nous partons donc à 5 sur la barque : 2 pêcheurs, Mario, Giang, Andrew l’abonné et bien entendu votre humble serviteur.
Plutôt que de pêche à proprement parler, la mission nocturne consiste en fait à aller relever ce que les pêcheurs appellent les longues lignes, qu’ils sont allés poser plus tôt dans la journée.
J’observe avec attention ce que font nos amis pêcheurs. Ils travaillent de façon bien coordonnée mais le fait de relever et d’enrouler les lignes pleines d’hameçons n’a quand même pas l’air sans danger pour leurs mains.
Tout à coup l’un des pêcheurs s’agite : ça mord ! Et là je les vois remonter sous mes yeux ébahis une méga anguille ! Ils ont l’air très contents et pour cause : la bête est assez imposante. Mario me demande si j’ai déjà goûté. Je lui répond que oui une seule et unique fois au Japon, mais c’était sous forme de sushi. Mario me dit que c’est vraiment délicieux et que normalement demain nous allons pouvoir la déguster.
Il me tarde déjà !
Le lendemain
Le lendemain, je suis sur pied relativement tôt le matin avec peu d’heures de sommeil au compteur mais un capital énergie largement restauré. Ce qui n’est pas le cas du père d’Andrew. En effet d’autres personnes campaient un peu plus loin sur la plage et comme ça se fait apparemment pas mal en Indonésie, avaient apporté des grosses enceintes et ont mis la musique véritablement à fond toute la nuit. Ça a de facto empêché le pauvre homme de fermer l’œil mais pas votre serviteur, que ça a seulement dérangé une dizaine de minutes.
Ce n’est visiblement pas non plus dans les habitudes des Indonésiens d’aller voir les autres en leur demander de baisser la musique, peut-être par peur de les importuner ou d’une confrontation. Dommage pour le père d’Andrew qu’il ne m’ait pas demandé, moi j’y serai allé sans soucis. En plus une requête qui vient d’un touriste étranger, les fêtards auraient vraisemblablement accepté.
Une chose que je n’ai pas comprise c’est que durant la matinée, Giang et moi sommes les seuls à nous baigner dans l’eau magnifique de la plage de Siompu.
Peut-être que les pêcheurs et Mario en sont blasés, mais l’eau regorgent de coraux splendides et de poissons de toutes les couleurs.
Parmi toutes ces choses magnifiques, ce que je retiens le plus sont ces poissons d’un bleu ciel très clair quasi fluo et ces énormes étoiles de mer bleu foncé que j’ai pu observer durant ma baignade.
C’était vraiment un spectacle superbe qui non seulement valait le coup de se faire un peu mal au pied sur les cailloux pour rentrer dans l’eau mais qui valait aussi assurément le méga coup de soleil que je me suis pris dans le dos, alors que je m’étais pourtant bien crémé le matin-même.
Qu’importe, je le répète c’était vraiment très beau comme spectacle et assurément le plus bel endroit où j’avais nagé jusque-là. Dommage qu’on n’ait eu ni GoPro pour filmer sous l’eau ni l’Iphone de Giang qui est décédé un peu plus tôt sur la plage de Lakeba (RIP).
Mais apparemment ceux qui sont restés sur la plage n’ont pas chômé mais se sont plutôt affairés à préparer (à nouveau !) un festin.
Bon pour le coup ça n’a pas l’air d’être une habitude pour les Indonésiens d’attendre tout le monde pour manger et pendant que nous nous baignions, tout le monde était en train de prendre son repas sur la plage. Du coup un peu dommage de perdre en convivialité, surtout que je suis toujours super fan de partager des plats présentés dans les feuilles de bananier : ça a vraiment un côté trop classe.
Mais il y avait clairement de quoi se consoler puisque j’ai pu goûter l’anguille dont on m’a vanté les mérites. Le verdict de Benji tombe instantanément : c’est une véritable tuerie et ça a un peu le goût du poulet. En plus il en reste vraiment beaucoup et je peux m’empiffrer sans vergogne de tout ce qu’on me propose. Y’a pas à dire, la team Daeng Lala régale vraiment, que ce soit au niveau de l’accueil ou au niveau du poisson frais servi au barbecue.
Et donc quoi de plus naturel que de prononcer la phrase d’accroche de la chaîne Youtube : « Daeng Lala mantap ! (Daeng Lala c’est génial !) »
L’heure de repartir est déjà venue et c’est la tête pleine de beaux souvenirs que je repars. Pleine d’enseignements également puisque je ne reproduis pas la même erreur cette fois-ci et me place bien à l’avant du bateau, loin du bruit assourdissant du moteur.
Il y a visiblement un pêcheur qui a également tout compris, c’est celui qui s’est positionné tout à l’avant du bateau pour le manœuvrer et s’est carrément installé un siège, sur lequel il restera juché tout le long du trajet !
Bonus video
Si avec tout ça vous n’êtes pas encore rassasiés, pourquoi ne pas visionner les deux vidéos du séjour camping à Siompu disponibles sur la chaîne de Daeng Lala ?
- Partie 1 (wow mais c’est qui ce beau-gosse au centre de la miniature ?!)
- Partie 2
Bon visionnage et surtout n’oubliez pas :
Daeng Lala mantap !