Hari Merdeka : le jour de l'indépendance

Malaysian flag and Penang flag attached to a motorbike parked by a colorful fence, with a river, fishing boats, and houses on stilts in the background.

Quand Nasrul notre hôte Workaway est venu nous chercher au terminal du bus pour nous emmener à Kepala Batas , il nous avait expliqué qu’il était pas mal impliqué dans la vie politique locale. D’après ce que j’ai compris son titre serait “Képi”, ce qui veut dire le chef local du parti, mais ça ça reste à valider et je ne m’avance pas du tout sur ce point. Pendant notre discussion, il semblait tout à fait ravi que je sois un peu au fait de l’actualité politique du moment.

Josh, mon hôte de Shah Alam m’avait en effet briefé sur le sujet et j’ai appris que la raison pour laquelle beaucoup de Malaisiens se réjouissaient à ce moment-là, c’était que… leur ancien premier Ministre allait être mis en prison !

Un fait dont peut-être on devrait s’inspirer chez nous, histoire que certains se sentent un peu moins intouchables.

Viens en rouge

Dès le soir de notre arrivée, Nasrul nous a donc proposé de participer avec lui à une célébration du jour de l’Indépendance (leur fête nationale), le lendemain matin. Giang ayant un rendez-vous en ligne avec un client, c’est donc seul que je m’y suis rendu. Nasrul m’explique qu’on fera tout simplement un petit convoi en scooter dans la campagne et me demande de me vêtir de rouge si possible pour l’occasion : la couleur de son parti.

Le lendemain matin Nasrul et son fils viennent donc me chercher et nous partons en scooter rejoindre les autres membres du parti qui prennent tranquillement leur petit-déjeuner dans un petit café/restaurant en plein air. Je ne le sais pas encore mais ça restera une des seules fois où j’aurais pu passer un peu de temps avec Nasrul, ce qui est somme toute un peu cocasse puisqu’il est par définition mon hôte.

Nous voilà rendus au café et le moins que l’on puisse dire c’est que les autres membres du parti, dont je dirais que l’âge oscille plutôt entre 40 et 60 ans, sont tout à fait ravis de me voir. Déjà parce qu’un européen dans le coin on en croise pas tous les jours alors en plus s’il participe aux célébrations politiques du pays, ça fait un combo gagnant. Bien que j’ai déjà petit-déjeuné, on me propose de manger un bout et de boire un café, ce que j’accepte volontiers parce que j’ai bien envie de goûter les spécialités locales : à savoir un Roti Canai ce matin-là.

Comme je vous l’ai déjà expliqué, en Malaisie on aurait dit que les gens que nous avons rencontrés s’étaient tous mis d’accord pour nous payer à manger, tout chics qu’ils étaient.

Je suis accueilli avec beaucoup de bienveillance par tout le monde et certaines personnes me demandent même s’ils peuvent prendre un petit selfie avec moi. Aucun souci les gars, si jamais ça vous fait plaisir.

Abrar, un jeune homme qui compte 5000 followers sur Facebook (compte principalement axé sur la politique) en profite lui aussi pour prendre un petit selfie qui illustrera une petite publication politique.

Y’a pas à dire je suis un homme très pratique à avoir avec soi.

Merdeka !

Une fois le petit-déjeuner terminé, nous en profitons évidemment pour prendre des petites photos de groupe en brandissant des drapeaux. Le drapeau à bandes rouges et blanches est celui de la Malaisie et celui tricolore bleu-blanc-jaune est celui de l’état de Penang où nous nous trouvons.

Tandis que nous posons fièrement avec les drapeaux nous scandons « Merdeka ! », qui veut dire liberté en bahasa malaysia. C’est super drôle pour moi de participer à ce genre d’événements et je suis ravi de cette expérience à laquelle je n’aurais pas du tout imaginé prendre part.

Décidément ce voyage est plein de surprises toutes plus riches humainement les unes que les autres, je ne regrette pas d’avoir quitté le giron familial et ma routine bordelaise.

Sillonnons la campagne

Une fois les photos (qui serviront à alimenter des publications de réseaux sociaux j’en suis sûr) prises, nous enfourchons tous nos scooters et nous voilà en train de sillonner la jolie campagne de Kepala Batas, surtout composée de palmiers et de rizières. Notre mission consiste tout simplement à écumer les environs et à demander aux commerçants qui possèdent des cafés et/ou restaurants s’ils veulent bien nous laisser accrocher les drapeaux dont j’ai parlé plus haut.

C’est super agréable comme petite activité et je conduis mon scooter en toute détente tout en profitant du paysage. Décidément ce pays dont j’ignorais tout avant d’y mettre les pieds commence à me plaire de plus en plus.

Merdeka !

Makan !

Une fois notre mission cyclomotorisée accomplie, il est temps de passer au “Makan”, ce qui veut dire repas et/ou manger, et qui est l’un de mes mots préférés de tous les temps, toutes langues confondues. Nous nous arrêtons manger dans un petit boui-boui (tiens étonnant ?!) et au cours du repas je constate principalement quatre choses :

  • La moitié des personnes mange avec les mains quand l’autre utilise des couverts.
  • En Malaisie si on utilise des couverts il n’y a toujours que le combo cuillères à soupe/fourchette : le couteau est systématiquement absent et je n’ai pas encore saisi pourquoi.
  • Les femmes mangent séparément des hommes, ce qui doit être à mon sens un des traits de la mentalité musulmane.
  • Tout le monde connait les footballeurs français puisque même le péquin lambda de Kepala Batas est capable de me sortir des noms de la nouvelle comme de l’ancienne génération de 98 !
Group of people in red shirts sharing a meal at long tables under a covered area.
Nasrul au premier plan, à gauche

Ça aura été une chouette matinée forte en rencontres très agréables et expériences nouvelles pour moi. En plus vu comment tout le monde avait l’air d’être absolument refait que je sois là, je dirais que le plaisir a été dûment partagé : une réussite totale.

comments powered by Disqus