Penang : le frère et la sœur, le jour et la nuit

Street view of colorful old buildings with murals, including a tiger painting and Hello Kitty artwork, a bicycle leaning against a wall, and a shopfront decorated with flowers and lanterns.

Une destination très populaire quand on est dans le coin de Kepala Batas , c’est l’ile de Penang. Il faut alors emprunter un pont très long (13,5 km !) pour pouvoir se rendre sur la petite ile tant prisée par les habitants du coin.

Pour le coup j’ai souvent des goûts assez différents du “touriste lambda” et j’avoue que je n’ai pas compris pourquoi cette ile était aussi populaire. Je ne l’ai pas explorée en entier mais je m’y quand même suis rendu trois fois et force m’est de constater que je la trouve vraiment anecdotique et ne comprends pas vraiment son succès.

Aisyah

La première fois que nous nous y sommes rendus c’est avec Aisyah. Aisyah est la sœur d’Adib, un ami de Giang qu’elle a rencontré lors d’un événement JCI en Malaisie, mais côté Sarawak sur l’ile de Bornéo. Aisyah est déjà venue avec Adib au Vietnam où Giang leur avait servi de guide. Aisyah semblait de facto toute enclin à vouloir lui rendre la pareille. Elle nous a proposé de passer un vendredi soir ensemble et elle est venue nous chercher directement à notre domicile : les Malaisiens se sont tous accordés entre eux pour nous mettre le mieux possible dirait-on.

Aisyah ce n’est vraiment pas la Malaisienne typique. Moi je dirais plutôt qu’on pourrait la considérer comme une femme fatale. J’en veux pour preuve qu’apparemment à ce moment-là elle avait quatre petits copains en même temps et qu’elle jonglait entre eux avec une certaine facilité. Mais chut c’est un secret, Adib son frère ne doit surtout pas le savoir !

C’est clair qu’Aisyah est loin de la femme malaisienne musulmane typique et ne porte que très rarement le hijab. Ce jour-là elle porte même une tunique moulante qui met en valeur ses formes, contrastant grandement avec le style général qu’adoptent les autres femmes du coin.

De notre côté nous l’appelons Princesse, en rapport avec le nom de son compte Instagram, qu’elle porte assez bien il faut l’avouer.

Quand Aisyah vient nous chercher, je m’installe tranquillement sur la banquette arrière de la voiture. Elle se tourne alors et me dit :

« No need, no need ! (Pas besoin, pas besoin !) ».

J’ai mis un petit temps à comprendre qu’en fait elle parlait de la ceinture de sécurité, qui n’est obligatoire que pour les passagers avant en Malaisie. L’Asie du Sud-Est a décidément un petit problème avec la sécurité routière, ce que je pourrai vérifier dans littéralement l’intégralité des pays que j’ai pu visiter jusque là.

Avec Aisyah et Giang nous flânons tranquillement dans les rues ultra touristiques de Penang qui sont vraiment surcôtée à mon goût, puisque les centres d’intérêt notables sont apparemment des points comme ceux-ci :

Terriblement anecdotique et sans intérêt si vous voulez mon humble avis.

Rapidement, nous nous arrêtons pour déguster un Cendol, ce dessert typique composé de nouilles vertes sucrées, d’haricots rouges et de crème glacée.

Enfin quand je dis qu’on s’arrête ce n’est qu’à moitié vrai puisque nous prenons simplement le temps de quelques clichés avant de remonter dans la voiture pour nous rendre à notre prochaine destination un peu plus loin dans Penang. Aisyah est complètement multi-tâches et n’a aucun problème pour manger son dessert ou même envoyer des messages sur Instagram tout en conduisant sa voiture plutôt vite, en Malaisienne typique qu’elle est.

Un peu effrayant pour moi mais après ce que j’ai vécu notamment sur la route au Vietnam je n’ai plus trop peur de grand chose.

Aisyah est très gentille même si je regrette qu’elle passe quand même beaucoup (trop) de temps sur son téléphone (sûrement pour coordonner son harem de petits copains !), au lieu de discuter avec nous. Mais elle est quand même très gentille et tiens à nous offrir un pot, après que nous ayons habilement réussi à payer à sa place au restau indien.

D’ailleurs j’en profite pour faire un mini aparté mais une des spécialités des Malaisiens côté Indien est ce qu’on appelle du riz biryani , dont je suis très friand. C’est un riz tout jaune cuit dans des épices et dont la préparation est un peu longue et complexe : typiquement le genre de plats que l’on ne mange qu’au restaurant et que l’on ne fait pas chez soi.

Un peu plus tard, nous dégustons notre cocktail donc et je réalise que le bar où nous sommes se trouve juste à côté d’un petit stand de pâtisseries arabes qui rencontre un fort succès. Les deux raisons qui visiblement l’expliquent :

  • Les pâtisseries sont délicieuses.
  • Le patron du stand est plutôt beau-gosse et ne laisse assurément pas indifférentes de nombreuses Malaisiennes qui font la queue pour une double dose de douceurs.

Du coup grosse découverte culinaire de mon côté avec ces deux excellentes pâtisseries, le Khunafa et une autre dont j’ai oublié le nom. Caloriques certes (les pâtisseries au miel arabes vous voyez le délire), mais absolument délicieux.

Même si nous ne venons clairement pas du même monde qu’Aisyah, nous avons quand même passé une chouette soirée en sa compagnie, avant de la revoir un peu plus tard pour un évènement familial.

Adib

Deux salles deux ambiances, le jour et la nuit, telles seraient les expressions que j’utiliserais si je devais décrire la différence entre Aisyah et son grand frère Adib.

Nous rencontrons ce dernier à peine une semaine plus tard. Nous lui expliquons que nous sommes assez fatigués et que pas besoin d’aller jusqu’à Penang, nous pouvons tout à fait nous contenter d’aller manger dans un petit restau du coin. Aucun problème pour Adib, qui nous emmène tout droit… à Penang ! Sa soeur et lui nous ont confié qu’il s’y rendait quasiment une fois par semaine : j’imagine qu’il lui fallait sa dose.

Adib est accompagné ce soir-là de sa femme dont j’ai hélàs oublié le nom. Sa femme comprend bien l’anglais mais demeure très timide et il lui faudra pas mal de temps pour se mettre à nous parler. Nous dinons dans un restaurant de cuisine méditerranéenne, tout simplement délicieux et de loin le meilleur endroit où j’ai mangé en Malaisie.

En plus Adib participe lui aussi au mouvement local qui consiste à nous inviter systématiquement au restaurant, alors tout est littéralement parfait.

Adib nous apprend qu’il s’est marié récemment et nous montre avec fierté les photos des différentes cérémonies. Eh oui en Asie du Sud-Est on fait plusieurs cérémonies, au moins une pour le marié et l’autre pour la mariée, chacune dans leur région d’origine respective. C’est très commun que les parents ou la famille invitent tout un tas de gens en plus, même si les mariés ne les connaissent pas, ce qui s’est d’ailleurs passé avec nous à Kepala Batas un peu plus tôt.

Adib nous explique que par exemple de son côté il avait prévu largement plus de nourriture que nécessaire. À juste titre parce qu’apparemment une centaine de personnes supplémentaires se sont pointées (me demandez pas le comment du pourquoi c’est un peu flou dans ma tête), ce qui est passé sans problème alors qu’il devait déjà y avoir 300/400 invités ! J’observe également (et Adib me le confirme) que les musulmans portent l’alliance à la main droite : je ne l’avais jamais remarqué.

La femme d’Adib est veuve et elle avait déjà quatre enfants qu’il a adoptés sans soucis et dont il se proclame le père avec la plus grande fierté. C’est chouette à voir ça. Et d’ailleurs heureuse nouvelle : sa femme est enceinte d’un mini Adib qui est censé naître quelques mois plus tard. Ça le remplit de bonheur : il s’agira de son premier enfant à lui.

La soirée ne dure pas très longtemps parce que nous sommes tous fatigués, notamment la femme d’Adib, mais cela restera un chouette souvenir aussi simple qu’agréable. En tous les cas si un jour vous passez sur Penang (on sait jamais hein), je ne saurais que trop vous recommander d’aller dîner dans ce délicieux restaurant. Attention par contre il est quasi complet les soirs de weekend.

Joyeux anniversaire !

Comme il n’y a jamais deux sans trois, nous nous rendons une troisième fois auprès de la famille d’Adib et d’Aisyah. Cette occasion est une journée importante : il s’agit de l’anniversaire de leur mère. Cette dernière est une femme très gentille et surtout exceptionnelle. Figurez-vous qu’elle a le privilège inestimable de compter parmi les plus grands de ce monde et d’être fièrement née un 8 Septembre. La classe interstellaire et totale y’a pas à dire.

Nous avons rendez-vous dans un superbe hôtel où la famille a apparemment pour tradition d’y descendre au moins une fois par an. Aisyah connait les gérants et bénéficie de réducs quand ils organisent des anniversaires là-bas.

Three people standing behind an elderly woman at a birthday celebration with balloons and cake.
Avec Aisyah et la star de la soirée !
Two women, a man, and a boy posing together in a hotel lobby holding birthday balloons and a gift bouquet.
Avec Adib, sa femme et son fils ainé

J’avoue avoir été un peu surpris parce que moi je m’attendais à ce qu’on mange tous ensemble autour de la même table. À la place quand nous sommes arrivés certains avaient déjà dîné (alors qu’il était à peine 19h15) et au lieu d’une grande tablée, il y avait en fait plusieurs tables et un buffet où l’on pouvait aller se servir à volonté.

Assurément dépaysant mais aussi l’occasion de pouvoir rencontrer et discuter avec les autres membres de la famille qui était au complet ce soir-là : soit sept frères et soeurs, comme l’atteste ce post Facebook du frère aîné.

C’est marrant parce que même si je crois que l’ensemble de la fratrie partage les mêmes parents, ils ne se ressemblent pas du tout et je n’aurais jamais imaginé qu’ils partageaient des liens de sang.

Fait notable de la soirée que je n’avais absolument jamais vu au cours de ma carrière d’invité aux fêtes d’anniversaire, c’est ce gâteau fourré de façon un peu spéciale. En effet, on propose à la mère d’en couper une tranche et à l’intérieur se trouve une farandole… de billets de banque emballés dans du plastique.

Le genre de fourrage qui pourrait tout à fait me plaire, si jamais l’idée vous venait de m’organiser une petite fête d’anniversaire.

En plus la date est facile à retenir puisque je l’ai déjà citée plus haut dans cet article !

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