Sibulan : la plus jolie des surprises
On dit que les soirées improvisées sont souvent meilleures que celles planifiées de longue date. Pour mon plus grand bonheur cette règle semble aussi s’appliquer pour les excursions.
Prends à droite
Alors que nous étions tranquillement en train de nous promener en scooter à Oslob le long de la route principale, Giang me dit tout à coup :
« Vas-y prends à droite pour voir. »
Ce que j’ai fait et ce qui s’est avéré être la meilleure décision possible sur l’ile de Cebu ce jour-là.
Au bout de cette route, un homme nous fait signe de nous arrêter en nous disant de ne pas aller plus loin parce qu’il s’agissait de la plate-forme d’embarquement pour le ferry. Nous n’avions rien du tout de prévu ce jour-là et après une brève concertation, nous nous sommes dit que pourquoi pas, nous allions nous aussi embarquer sur ce ferry pour voir ce qu’il pouvait bien y avoir de l’autre côté.
Là où nous avons été super malins c’est que nous étions déjà véhiculés et ça nous a permis de gagner beaucoup de temps et d’autonomie une fois arrivés à Sibulan, sur l’ile de Negros.
Et comme nous sommes aux Philippines, même un petit trajet en ferry peut se révéler être un joli voyage vu la couleur magnifique que peut avoir l’eau dans ce pays.
Le bon conseil
Bon même si nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de discuter avec des locaux pendant tout notre séjour dans ce pays, je suis quasiment sûr que la gastronomie philippine est plutôt limitée et comment dire, pas vraiment fine.
Leur truc à eux c’est clairement la viande grillée, à l’image de ce poulet Adobo que je déguste une fois arrivé sur l’ile. Ce sont des cuisses de poulet braisé marinées dans un mélange de vinaigre, de sauce soja, d’ail et de poivre noir. C’est plutôt bon pour le coup.
Giang de son côté a choisi des légumes sautés, faute d’une meilleure alternative végétarienne. Dur dur la vie dans ce pays pour les petits herbivores !
Au moment de partir du restaurant, nous demandons au personnel quelle partie de l’ile nous devrions visiter, en leur précisant que nous aimons bien les paysages avec du relief et que nous souhaitons éviter les plages que nous voyons trop souvent ces temps-ci. Oui je sais, on a pas tous les mêmes soucis !
À l’image du personnel du café coréen de Lapu-Lapu , nous recevons une nouvelle fois un excellent conseil de la part des employés puisque ces derniers nous suggèrent d’aller visiter le Parc National des Lacs Jumeaux.
Décidément à dispenser des bons conseils comme ça, ça mériterait presque un pourboire, si jamais je croyais en cette pratique tout à fait inepte.
Admirons le paysage
Google Maps en main de mon inséparable petite copilote vietnamienne et nous voilà partis pour Balinsasayao, le nom local du Parc National des Lacs Jumeaux.
Force est de constater que le personnel du restaurant n’avait pas menti quand on leur avait demandé si c’était joli par là-bas : le coin est absolument magnifique.
Je ne sais pas si mes photos vont retranscrire avec fidélité la beauté des paysages du coin, mais chaque seconde sur la route valait complètement le détour et a nous a conforté quant à savoir si nous avions bien fait ou non de prendre ce ferry.
Des palmiers, du relief, de la verdure et un grand soleil : tout est là pour nous faire passer le meilleur samedi après-midi possible. Une véritable réussite.
Balinsasayao
Nous atteignons finalement le Parc National et sans surprise devons nous acquitter d’une petite somme pour l’entrée : ça devient limite la routine dans ce pays.
200 mètres plus bas nous atteignons le premier lac et pouvons apercevoir un ponton devant lequel mouillent quelques barques et sous lequel patientent des rameurs. Deuxième effet Kiss Cool : pour vraiment visiter le Parc il faut louer les services d’un rameur parce que c’est le seul moyen de faire le tour des lacs.
Enfin je devrais plutôt dire du lac, parce que même s’ils sont nommés Jumeaux, ces deux lacs ne sont pas directement reliés. En effet, le deuxième lac n’est malheureusement pas accessible, seulement visible depuis la petite tourelle d’observation sur laquelle nous nous trouvons.
En redescendant le chemin de la tourelle d’observation nous trouvons un fruit de la passion : c’est toujours sympa de se trouver dans des pays aux fruits exotiques.
Nous sommes les seuls touristes sur le lac à ce moment-là et c’est bien agréable de faire une petite balade sur l’eau dans un cadre très silencieux.
Par contre c’est moins agréable quand nous avons payé pour une heure et que le rameur nous ramène 10 minutes avant la fin de l’heure. Quand je le luis fais remarquer, il me dit que cela ne change rien et que nous devons quand même payer la somme annoncée.
Comme dirait l’arbre au bûcheron : « Je suis scié ! »
Mais Giang m’empêche (à juste titre) de commencer à râler et me dis que je devrais plutôt profiter de ce bel endroit où nous sommes, même si oui en effet ce n’est pas très fair-play de leur part.
Un bon point pour ma copilote asiatique.
À votre bon cœur
Sur le chemin du Parc National, nous avons croisé un petit groupe d’enfants qui jouaient sur le bord de la route et qui essayaient de vendre quelques fruits et légumes à ceux qui passaient.
À la vue de ces enfants qui ne semblaient clairement pas être nés avec une cuillère en argent dans la bouche (ni même une cuillère tout court), nous nous sommes promis que s’ils étaient encore là à notre retour, nous allions leur acheter un peu de leur marchandise.
Ce que nous avons fait en leur prenant des fruits (des citrons verts je crois ?) et les mêmes légumes que nous pouvions manger bouillis chez Mario notre hôte en Indonésie , et dont je ne connais pas le nom.
Et comme après tout nous sommes en Asie, quoi de mieux pour fêter ça qu’une petite photo souvenir ?
Rapides emplettes
Une fois de retour dans le centre-ville, nous avons une petite heure à tuer avant le départ du ferry.
Inévitablement nous allons flâner du côté du marché, où j’aime toujours autant admirer les stands très vivants et colorés de fruits et légumes.
Par contre il faudra qu’on m’explique comment les bananes, qui semblent pourtant être une production locale, peuvent être bien plus chères (et bien moins bonnes !) que celles que nous pouvions acheter au marché de Baubau en Indonésie ?
Ce mystère restera entier mais pas celui de savoir si se rendre sur cette ile d’un coup de tête était une bonne idée : c’était même mieux que ça, un coup de maître !