Chau Doc 1/2 : Sillonnons les rizières du Mekong
Dernière étape de notre triptyque dans le Delta du Mekong : la ville de Châu Đốc, située juste à côté de la frontière cambodgienne. Tellement juste à côté que certains hôtels y sont carrément interdits aux étrangers, peut-être de peur qu’on passe la frontière en douce. Pas de quoi s’inquiéter concernant mon matricule, je n’ai pas encore suffisamment exploré le Vietnam, donc on garde le Cambodge pour plus tard.
Le temple au sommet de la colline
Comme tout bon touriste qui se respecte un minimum, on regarde et demande ce qu’il y a comme endroits à visiter à la ronde. Nous partons donc pour une espèce de temple situé au sommet d’une petite colline. La dame de l’hôtel et son fils, qui nous louent les scooters, nous informent que nos bécanes ne sont pas assez puissantes pour gravir la colline : on est bon pour utiliser la télécabine.
Avant d’aller plus loin, petit point pour souligner que c’est quand même toujours drôle de louer des deux-roues au Vietnam. Par exemple, quand on est rentré à l’hôtel pour le midi, le second fils des propriétaires de l’hôtel s’est dirigé vers mon scooter pour prendre le casque que j’utilisais en me précisant : « mon casque ». Eh oui, si jamais l’équipement que l’on prête n’est pas suffisamment bien pour les standards du client, les Vietnamiens n’hésitent jamais à prêter leurs propres affaires, le pays du service a frappé une fois encore.
Dommage, si j’avais su j’aurais directement demandé à ce qu’on me prête ce chouette casque d’un de mes animaux favoris.
On peut apercevoir tout un tas de casques rigolos dans ce pays. Vu le nombre de deux-roues qu’on y compte, ça parait normal.
Mais trève d’égarements, revenons à notre visite. Avant de gravir la colline, nous arrivons devant une sorte de bâtiment coloré qui ressemble un peu à une église, que je trouve personellement claqué au sol, mais devant lequel Mai insiste une fois encore pour poser.
Comme tous les trucs du genre, au sommet se trouve une sorte de temple qui me semble très faux et pas du tout authentique. C’est d’ailleurs le cas : je dirais que cela a été construit il n’y a pas plus de vingt ans. Il y a même un café avec de la musique forte diffusée à l’extérieur, y’a mieux comme sanctuaire. Le temps d’admirer un peu la vue, avant de nous rendre tout au sommet où se trouve un petit autel.
En face de l’autel se trouve un couple de marchands :
- L’homme vend des faux billets, de l’encens, des colliers de fleurs. Tout le nécessaire pour faire une offrande en bonne et due forme. Là-bas on pense que bruler des faux billets permettrait d’offrir de l’argent aux gens dans l’au-delà. C’est une pratique très courante, que j’ai même déjà vue en pleine ville.
- La femme vend… des oiseaux ! Oui vous avez bien lu, on peut payer pour relâcher des oiseaux du haut de la colline. Libérer un animal augmenterait apparemment votre karma selon leurs croyances.
La ville de Chau Doc
Le reste de la ville se révèle être très anecdotique et à vrai dire je n’en retiens que deux choses :
- Les jus de fruits pressés sont toujours très bons marché au Vietnam. Mais là je crois que je suis tombé sur le moins cher possible : le jus de canne à sucre, que cette vendeuse faisait payer seulement 7000 dongs vietnamiens (26 centimes d’euros). C’est cocasse parce que plus tard dans Mon Périple, c’était le jus de fruit pressé le plus cher en Malaisie, comme quoi.
- Giang étant végétarienne, nous avons donc essayé de trouver un restaurant végétarien, ce qui n’est pas encore très courant dans le pays. Nous trouvons le fruit de son bonheur et comme pendant mon séjour à Huế , je m’aperçois que les tarifs y sont vraiment très (très) bas. Giang pense que c’est un peu un truc de bouddhiste et que le fait de proposer de la nourriture végé (donc plus saine) à prix très abordable sérait également bon pour le karma. Pour une fois, qu’on soit proche de la verité ou non n’a après tout pas tant d’importance et nous trouvons la nourriture suffisamment bonne pour y retourner dès le lendemain. Par exemple, si l’on prend la formule riz (1,70 € environ), on peut se servir du riz dans l’énorme cuit-riz et se servir de tous les plats qui se trouvent au comptoir. Là où c’est chouette c’est qu’on peut même s’en servir autant qu’on veut.
Ajoutez à cela le style incomparable de la jeune fille du gérant qui porte sans aucun doute les sandales les plus cool de toute le pays, voire de la planète entière :
Le Vietnam, pays du riz
Au hasard de nos pérégrinations en deux-roues, nous passons devant une rizière : paysage dont je ne me lasse jamais tellement les couleurs sont vives et inhabituelles pour moi.
Alors que je voulais laisser mon engin sur le côté de la route, Giang et Mai me font signe que c’est OK, on peut complétement emprunter le chemin avec. Je reste un peu hésitant quant à la véracité de cette affirmation et galant homme que je suis, je laisse évidemment passer Giang la première, question d’étiquette à la française.
Les mauvaises langues diront que c’est avant tout pour la laisser ouvrir la voie et tâter le terrain en éclaireur, mais on n’est pas là pour s’attarder sur les persiflages.
Le père de Mai avait un champ de riz et elle a donc grandi dans cet environnement. Elle me demande si je veux m’aventurer un peu au coeur de la rizière et me voilà en train de la suivre doucement, histoire de ne pas mettre les pieds dans l’eau.
De retour sur le chemin, Mai s’amuse beaucoup à prendre quelques vidéos qu’elle partage avec sa famille sur Facebook. Elle dit qu’être ici lui rappelle sa jeunesse et se met à me raconter quelques anecdotes à ce sujet. Elle m’explique dans un premier temps que la rizière forme de petits bassins, à l’intérieur desquels se trouvent parfois de petits poissons. Il suffit alors simplement de s’armer d’un seau et de vider peu à peu le contenu de ces petits bassins pour récupérer tranquillement les poissons.
Elle nous montre aussi ce qu’on appelle le jeune riz. Je ne me rappelle plus trop le pourquoi du comment mais je me souviens juste qu’on peut le manger tel quel, ce que nous faisons. Le goût est plutôt bon et la texture tendre. Mai ajoute en rigolant qu’elle en raffolait quand elle était petite mais que si son père apprenait qu’elle en mangeait, elle se faisait gronder plutôt fort.
Une jolie découverte dans un cadre splendide. De quoi m’encourager moi aussi à prendre la pose pour une pure photo de touriste.
Après tout on est à la fois un touriste et en vacances qui plus est, on aurait tort de se priver.